Bonjour Philippe Randa, et merci d’accorder cet entretien à Egalité & Réconciliation Aquitaine. Pourriez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore ?

Je suis écrivain, éditeur et chroniqueur politique entre autre sur le site Boulevard Voltaire.

Vivre de sa plume comme je l’ai toujours fais m’a amené, parfois par intérêt, parfois par demande, à découvrir des sujets très différents. C’est pour cela que j’ai écrits sur la IIe Guerre mondiale, la sexualité, la littérature, la politique… Un ami m’a un jour demandé quel « rapport » il y avait entre tous ces livres : à chaque fois la passion d’écrire et l’envie de remettre en question les idées préconçues, les mensonges historiques ou la mauvaise foi politique… Au fil des ans, je suis devenu de plus en plus fervent partisan d’une totale liberté d’expression, quelles que soient les opinions émises…

Pour pouvoir écrire ce que je voulais – et bien plus encore pour ne pas écrire comme tant d’autres ce que je ne voulais pas –, je me suis mis sur le dos les contraintes d’une société d’édition pour échapper aux contraintes imposées par le politiquement correct.

Pourquoi une étude sur le milieu homosexuel alors que vous vous présentez vous-même comme ni homophobe, ni homophile ?

Pourquoi pas ! Pourquoi ce sujet devrait-il être réservé aux homosexuels ou aux homophobes ? Et dans ce cas, faudrait-il être policier, juge, avocat ou bandit pour écrire sur la police ou la délinquance ? Il y a 25 ans, j’ai collaboré à un magazine homosexuel (j’ai appris que nous étions d’ailleurs 4 hétérosexuels dans la rédaction) et étudié certains sujets à son intention, puis mon principal éditeur (lui-même homosexuel, ce que j’ignorais alors) m’a proposé d’écrire un livre sur le sujet.

Présentez-nous l’histoire de ce livre…

Entre 1986 et 2013, je l’ai réactualisé quatre fois lors des rééditions successives. C’est ce qu’on peut appeler un petit succès d’édition. A chaque fois, il y a eu des témoignages nouveaux et des chapitres sur des aspects de la question que j’avais négligés… Les témoignages de la première édition provenaient d’homosexuels qui avaient connus les années de répression, les lois homophobes… Beaucoup étaient d’anciens militants. Pour la deuxième édition, déjà, les nouveaux témoignages étaient moins militants… Puis, ce furent les débats sur le PACS avant ceux sur le mariage des homosexuels… J’ai ainsi demandé leurs avis à des religieux, des historiens, des médecins… Maffia rose. Des fantasmes dénoncés à l’exaspératiton actuelle est la 4e édition

Selon vous existe-t-il une coterie homosexuelle et si oui, quels sont son action, ses objectifs et ses moyens ? Quel serait son pouvoir économique ?

Cette coterie existe, oui, mais limitée aux seuls médias… Aujourd’hui, sur les plateaux de télévisions, les animateurs ne mettent plus leurs invités en valeur ; ce sont ces derniers qui leurs servent de faire-valoir… comme la plupart des animateurs homosexuels ne peuvent s’empêcher d’annoncer et de brandir leurs mœurs comme un étendard, forcément, cela donne l’impression aux téléspectateurs qu’ils sont omni-présents… De même lors des festivals de cinéma où l’on accorde une importance exagérée aux films traitant de l’homosexualité… Films qui, en général, sont retirés des salles avant même que la colle des affiches de leur promotion ne soit sèche… À l’exception de quelques comédies (Gazon maudit, Pédale douce, la série des Cages aux folles par exemple qui sont d’excellents films de distraction), c’est un sujet qui ne fait guère déplacer les foules. On en parle, oui, et généralement quand il y a matière à « scandale » : l’année dernière, ce fut le cas avec L’Inconnu du lac : deux maires UMP n’ont rien trouvé de plus intelligent que de faire interdire l’affiche du film dans leur ville… Une publicité inespérée ! Cela a fait les gros titres des journaux… Résultat : 118 590 entrées au Box Office France pour un film qui aura pourtant été récompensés par 1 prix et 8 nominations… Vous comprendrez que lorsque j’entends parler du « péril homosexuel », de la « toute puissance » de leur lobby, etc., je reste quelque peu sceptique.

Et le Syndicat national des entreprises gaies ?

A défaut de lobby ultra-puissant, de coterie ou je ne sais quoi encore, il y a, effectivement, volonté de business gay, soit simplement une niche économique pour certains : des cafés, des restaurants, des discothèques, quelques marques de vêtements, des gay-pride qui survivent grâce aux subventions et n’ont d’autres finalités pour leurs organisateurs que de « faire du fric » et d’émoustiller les rires gras des beaufs qui assistent à ces exhibitions sexuelles (voir des folles avec des plumes dans le cul, qu’est-ce qu’on s’marre !)… Tout cela est très citadin…

Pourriez-vous présenter la théorie du genre ?

Présenter quelque chose qui n’existe pas ? Car, on notera que tous ceux qui sont attaqués parce qu’accusés de vouloir propager cette théorie n’ont de cesse de clamer qu’elle n’existe pas, qu’on se méprend sur leurs intentions, qu’elle n’est en rien inspirée par des érotomanes homosexuels pour préparer les enfants de préférence à accepter plus facilement de leur servir de jouets sexuels ?

Alors quoi ? Il y a une définition sur wikipédia qui fait référence à des études genre dans le cadre d’autres études faites sur les inégalités sociales avec études de la possibilité que les préférences sexuelles ne seraient définies non par la nature, mais par des contraintes idéologiques, religieuses, et blablabla…

En fait, cette « théorie du genre » qui voudrait que l’être humain soit par nature indifféremment femme ou homme et que leurs différences ne proviennent que de contraintes sociales, n’est jamais que la poursuite du combat d’une poignée de furies féministes dont les élucubrations sont relayés par des journalistes en mal de copie ou de pseudo-philosophes en mal de débats et plus encore de notoriété médiatique…

Cette théorie fumeuse est pain béni pour le recyclage de militants ; elle apporte un nouveau souffle à une vieille antienne des mouvements féministes : la lutte contre les inégalités entre femmes et hommes… et n’est finalement prétexte qu’à la poursuite d’activités d’une poignée de furies mal-aimées et d’éternels obsédés de la cause homosexuelle, subsistant principalement par la générosité des subventions publiques.

Mais, débile ou non, importante ou non, cette théorie exacerbe les passions ; on l’a vu récemment avec les parents qui ont suivi l’appel au boycott partiel de l’école à cause de la rumeur sur l’apprentissage de la « théorie du genre » à leurs enfants. L’ampleur de ce boycott (jusqu’à 20 à 30 % d’enfants dans certains établissements) prouve seulement que les parents n’ont plus confiance dans l’Éducation nationale… Quant au « programme ABCD de l’égalité » qui a déclenché cette opposition populaire et « familiale », qu’il ait caché ou non une approche de la théorie du genre, ce n’est qu’un programme de propagande politique de plus… qui aurait sans doute eu autant de concrétisation au final que le fameux programme d’éducation sexuelle à l’école, tant promis dans les années 70 et dont tout lycéen ou collégien de cette époque attend encore la première minute…

Si on suit la doxa moderne, l’homosexualité comme l’hétérosexualité sont des données naturelles qui ne se choisissent pas, alors que la théorie du genre affirme que le rôle sexuel dans la société est purement un construit culturel. N’y voyiez-vous pas une contradiction ?

Est-ce que la contradiction évidente entre la réalité et les théories fumeuses ont jamais gêné certains « doxateurs », encore une fois et toujours, en mal de notoriété ? Peut-on penser qu’il y a quoi que ce soit de « nouveau » dans la sexualité, hétéro ou homo, de nos jours ? Non…

Les partisans de la théorie du genre affirment vouloir déconstruire les stéréotypes de genre des sociétés traditionnelles. N’y voyez-vous pas une contradiction avec le développement des propres stéréotypes de ce milieu, souvent représentés par des femmes peu avenantes, lesbiennes, avec des coupes à la garçonne que ce soit Judith Butler ou Caroline Fourest ?

Mais qui fait le « buzz » autour de cette pseudo-théorie abracadabrantesque ? Sinon d’ex-militantes de la cause féminine en mal de revendications, épaulées par d’ex-militants homosexuel(le)s également en mal de combat depuis l’abrogation des lois homophobes, le PACS et désormais le mariage pour tous… Il y a bien la PMA et le GPA qui les occupent, mais ne comblent sans doute pas tout leur emploi du temps et ne suffisent pas à grappiller suffisamment de subventions. Car il ne faut jamais perdre de vue, derrière tout cela, l’appât du gain : au-delà de l’idéologie, ces militants féministes et homosexuelles (souvent les mêmes) vivent de leurs combats… S’ils n’alimentent pas leur cause avec des revendications nouvelles, ils n’ont plus qu’à aller pointer à Pôle Emploi… Et comme ils ne savent rien faire d’autre, ils sont le dos au mur ! La théorie du genre leur évite pour quelques temps le chômage pour beaucoup… ou l’oubli pour d’autres. Le militantisme est leur vie. Ils sont incapables de se recycler, comme ces soldats ou terroristes redevenus civils après trop d’année passés à la guerre ou dans l’action clandestine.

Pourriez-vous présenter les liens entre coterie homosexuelle et théorie du genre ?

Les liens ? Sur les plateaux de télévision, une fois encore…

L’homo-érotisme montre en général un certain culte du corps et une recherche de la ressemblance entre partenaires, ce qui amène parfois à parler du besoin de fusion des lesbiennes. Y aurait-il selon vous une raison particulière à la psychologie homosexuelle dans cette recherche de la ressemblance en particuliers chez les lesbiennes et le culte du corps en particulier chez les homosexuels hommes ?

Le culte du corps n’est pas réservé aux homos… et tous sont loin de lui vouer un culte quelconque… On a beaucoup trop tendance à vouloir que les homos soient différents en tout des hérétos. La majorité de la population homo vit normalement. Ont-ils une nourriture, des vêtements, des loisirs différents ? Non… Les homos ne sont pas des extra-terrestres.

Au contraire, que vous inspire la reproduction des codes hétérosexuels dans le couple butch/fem ?

L’humain reproduit toujours des codes… Le couple butch/fem (« garçons manqués »/« féminine ») reproduit ceux d’un couple hétéro ? Grand bien lui fasse, mais quelle importance ? Rappelons que le nombre d’homosexuel est de tous temps d’environ 6 % de la population (bi-sexuel compris). Les butch/fem sont une minorité au sein d’une autre minorité… Il faut de tout pour faire un monde, dit-on… Pour le monde homo aussi, il faut de tout !

On constate de manière générale un moins grand rejet des lesbiennes que des homosexuels hommes, de même qu’une plus grande déconsidération pour l’homosexuel homme passif que pour celui qui est actif. Y verriez-vous le rejet du renversement des rôles traditionnels des sexes ? En effet, comment expliquer sinon le rejet général de l’homosexuel passif quand il n’y en pas envers les femmes pratiquant la sodomie ?

Il y a des règles intangibles : le dominateur suscitera toujours plus l’admiration que le dominé. Ce qui n’est pas le cas dans un couple hétéro où la femme qui est pénétrée n’est pas méprisée pour cela. Parce que c’est naturel, tout simplement… Quant à la sodomie, l’acte n’étant pas naturel, il est rarement vanté, même s’il est pratiqué sans gêne et sans honte dans un couple hétéro. C’est aussi le cas de la fellation… Fellation et sodomie sont d’ailleurs condamnées dans nombre de religion et quand elles ne le sont pas, elles sont tues…

Quant au rejet plus important de l’homosexualité masculine que féminine, cela tient peut-être au fait que les femmes sont souvent plus discrètes que les hommes… Il y va rarement d’excentriques comme certains hommes exagérément efféminés.

Que vous inspire l’érotisme queer qui tend en général à glorifier la bizarrerie ? Il y a par exemple, le travail de Buck Angel autour de la transsexualité F to M, ou encore l’usage des différents accessoires possibles dans ces pratiques.

Je vous renvoie à ma réponse précédente concernant la minorité dans la minorité : qu’elle soit au sein de la communauté homosexuelle ou non, il y a toujours eu une attirance de certains pour la transgression ou la bizarrerie…

Que vous inspirent les critiques formulées par les lesbiennes contre la mise en scène de l’homosexualité féminine par des réalisateurs hétérosexuels ?

Ces mises en scènes ne sont pas destinées à leurs plaire à elles, mais à un public hétérosexuel ; il est logique qu’elles ne s’y reconnaissent pas, mais tout le monde s’en fout de ce qu’elles pensent…

L’opposition au prosélytisme homosexuel s’appuie souvent sur un discours religieux, catholique, souvent traditionaliste, musulman, ou néo-païen. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

La sexualité a toujours été importante dans toute religion, que ce soit pour la sublimer, la limiter ou en condamner ce qui serait considéré comme des excès… ou des anormalités. Même dans le paganisme, l’homosexualité n’était pas sublimée, à défaut d’être aussi persécutée que dans d’autres religions et contrairement à ce beaucoup imaginent… On a d’ailleurs trop souvent confondus des communautés – ultra-minoritaires, encore une fois – s’adonnant à une sexualité débridée, avec une quelconque philosophie païenne… Il a aussi sans doute été facile pour certains de se prévaloir d’une quelconque aspiration religieuse pour justifier ce qui ne s’avérait être que des partouzes ou du simple vagabondage sexuel. Un peu comme ces braqueurs de banque qui assuraient œuvrer pour la Révolution ou une noble cause quelconque…

Pourriez-vous présenter vos vues sur le paganisme ?

J’ai répondu dans le passé à une question qui rejoint le thème de cet entretien : « L’érotisme est-il pour vous une facette du paganisme ? » (in Les Nouveaux Païens, présenté par Christian Buchet, ed. Dualpha, 2005)… Ma réponse était : Une facette, voilà. Des païens peuvent être réfractaires à cette facette-là, ou plutôt ne pas être concernés par celle-ci, mais on ne peut négliger la notion de « plaisir » ; notion toujours bannie dans le christianisme où le poids du péché originel est omniprésent. Le seul plaisir qu’on vous accorde, c’est d’aimer – en fait, de craindre – un Dieu unique, jaloux et austère, qui n’a de cesse de vous tourmenter par la tentation à laquelle vous devez résister.

Chez les païens, on respectait les Dieux qui étaient à l’image des hommes : ni meilleurs, ni pires. Les Païens de l’Antiquité grecque et romaine ne craignaient pas la mort, il n’y avait pas de jugement dernier. Il y avait des règles de vie à suivre.

Quant à ma conception personnelle du paganisme, j’expliquais que le paganisme des Européens sous les formes multiples qui ont été les siennes dans les pays scandinaves ou dans l’Antiquité grecque, romaine ou encore chez les Celtes a disparu en tant que religion constituée. C’est une religion morte que rien ni personne ne pourra faire revivre. Ceux qui le croient et s’y emploient me semblent certes minoritaires, mais surtout fâcheusement folkloriques. Quant au paganisme, comme il existe encore bien vivant chez d’autres peuples non-européens, notamment en Afrique, c’est très bien, très intéressant pour ceux qui se passionnent pour les religions, mais je ne me sens pas concerné.

En revanche, la philosophie commune à tous les paganismes européens, elle, me convient parfaitement, notamment parce que les différents paganismes européens n’ont jamais eu de vocation universelle, à l’inverse du christianisme ou de l’islam. Chaque peuple vénérait ses propres divinités et ne cherchait pas à les imposer aux autres. Les missionnaires chrétiens, même si leur action n’a pas toujours eu que de mauvaises conséquences, restent pour moi les plus grands criminels de l’Humanité : sous leurs sermons et leurs ukases ont disparu nombre de cultures enracinées et de traditions ancestrales. Ce sont les véritables précurseurs du melting-pot et du mondialisme cosmopolite.